19.04.2016

Mascara – Mot du jour

Mascara – Mot du jour - EVS Translations
Mascara – Mot du jour – EVS Translations

Alex Comfort, auteur de The Joy of Sex, a un jour déclaré que : « le meilleur atout d’une femme, c’est sa beauté ». La beauté étant cependant une notion relativement subjective, il n’y a aucun mal à sublimer sa beauté naturelle et le mot du jour est en la matière une nécessité. Interrogés par le Daily Mail sur ce qu’ils remarquent en premier chez une femme le matin, 70 % des hommes ont répondu que ce sont ses yeux. Compte tenu de cet état de fait, le mascara est au cœur de la mise en beauté de cette zone.

Si ce produit est très répandu, les origines du mot sont plutôt obscures. L’origine la plus probable est l’espagnol máscara, qui signifie « masque » ou « tache ». Cependant, sur la péninsule ibérique, ce terme a deux autres sources possibles : le catalan mascara et le portugais mascarra qui signifient respectivement « suie ou trace noire » et « tache ou grain de suie ». Selon d’autres théories, le mot serait venu du Moyen-Orient via l’arabe maskharah, qui signifie (curieusement) « bouffon » oul’hébreu משקרות (MaSQROTh) qui concerne les yeux des femmes et se trouve dans le Livre d’Isaïe.

Fabrication du mascara

S’il existe de nombreuses marques et sortes de mascaras, ces produits ne présentent que peu de différences, si ce n’est leur prix, leur disponibilité et leur publicité. Ils sont par exemple tous formulés à partir d’un mélange des mêmes types d’ingrédients : des pigments, des huiles et des cires. En outre, il n’existe aujourd’hui que deux techniques de fabrication du mascara. La première est une émulsion : les cires et les huiles sont chauffées et pigmentées séparément avant d’être mélangées. La deuxième méthode est dite anhydre : tous les ingrédients sont mélangés et chauffés en même temps.

Bien qu’il ait été cité pour la première fois en langue anglaise dans une édition de 1886 du Peck & Snyder Catalogue, le mascara existe depuis bien plus longtemps qu’on ne pourrait le penser. Si l’on définit le mascara comme un produit appliqué sur les cils, les origines de cet embellissement des yeux remonte à 4 000 av. J.-C. dans l’Égypte ancienne. À cette époque, une substance appelée khôl était utilisée par les hommes et les femmes pour éloigner les mauvais esprits et protéger l’âme. Lorsque d’autres empires de l’Antiquité entrèrent en contact avec l’Égypte, comme Rome, la Grèce et Babylone, l’utilisation du khôl se répandit, mais la chute de Rome entraîna la disparition de ce produit en Europe. Il fallut attendre l’époque victorienne, son changement de mentalité et l’utilisation de recettes à base de cendres chauffées ou de noir de carbone et de jus de sureau pour voir le mascara réapparaître en Europe, comme en témoigne Practical Hints for Making-up de Neville Lynn (1894) : « To darken eyelashes, paint with mascaro, or black paint, with a small brush » (« Pour noircir les cils, appliquez du mascara, ou de la peinture noire, avec un petit pinceau »).

Grâce aux innovations d’hommes comme Eugene Rimmel et T. L. Williams (Maybelline), le mascara, en tant que produit, est devenu moins cher, plus réglementé et de meilleure qualité. Cependant, l’époque où l’utilisation de trop de produits de maquillage était vue d’un mauvais œil n’est pas si loin que ça, comme l’observait Helena Rubinstein dans The Art of Feminine Beauty en 1930 : « Ma mère nous avait appris à appliquer un peu de poudre sur notre visage, mais elle aurait été horrifiée à l’idée d’utiliser du rouge à lèvres ou du mascara pour les yeux ».