14.07.2015

Barbecue – Mot du jour

Ça y est, c’est officiel : c’est l’été. Et qu’y a-t-il de plus relaxant que de se réunir entre amis autour d’un bon barbecue ? Et pourquoi pas, d’ailleurs. Peut-être est-ce à cause de l’ambiance créée lorsque nous allumons un feu pour cuisiner en plein air qui nous ramène au temps ancestral et à l’instinct primaire. Peut-être est-ce aussi à cause du caractère social, l’élément de fête qui est inhérent au « barbecue ». Ou tout simplement parce que c’est si bon. Steaks, merguez ou même un cochon entier : rares sont, à cette période de l’année, les personnes qui ne sont pas d’humeur à sortir le « barbeuc » comme le barbecue est appelé dans le langage familier, pour se régaler en faisant rôtir quelques grillades. Bien que tout le monde connaisse ce mot, sa signification et son origine sont plutôt inconnues.

À l’origine, le mot barbecue vient des Indiens arawaks d’Haïti qui définissaient initialement barbacoa comme une ossature en bois posée sur des pieux, conçue pour fumer leur viande au-dessus d’un feu ou leur servant de dortoir. Les Espagnols, qui ont été les premiers à se rendre aux Amériques à cette époque, ont repris le mot et le concept des arawaks. Notre barbecue vient par conséquent de l’espagnol barbacoa.

Même si la définition de barbecue a évolué au fil du temps et pratiquement chaque culture a sa propre variété de viandes qu’elle fait griller sur un feu ouvert, barbecue semble être devenu pour nous un mot qui désigne un concept « tout compris », du all-inclusive. Un barbecue, cela peut être des kebabs, de la viande de porc émincée, toutes sortes de saucisses, des fruits, certains légumes et même de la pizza ! Par ailleurs, si, dans notre pays, nous préférons peut-être faire nos grillades en plein air au gaz plutôt qu’au charbon de bois, les uns optent pour une construction sur mesure très élaborée, tandis que les autres ne jurent que par un modèle de type « fosse à ciel ouvert ». D’autres encore choisissent les simples modèles de grills sur pieds vendus partout.

En intégrant la langue anglaise au milieu du 17e siècle, le mot barbecue semble avoir d’abord gardé sa signification initiale. Dans « A New Voyage around the World », William Dampier (1697) écrit : « Et nous sommes allongés toute la nuit sur nos Barbecues ou cadres de bâtonnets qui sont surélevés à environ 3 pieds du sol » et à un autre endroit : « son canapé ou Barbecue de bâtonnets. ». Un peu plus d’un demi-siècle plus tard, un léger glissement de sens a eu lieu : de la méthode de cuisson, le mot barbecue est passé au sens d’un événement social/divertissant entourant l’activité de cuisson. Le futur président américain George Washington écrit dans son Journal en 1769 qu’il est « monté à Alexandrie pour un barbecue, y passant toute la nuit. » Mis à part ses significations précédentes, dont l’usage est toujours actuel, le mot barbecue a fini par désigner dans les années 1930 le dispositif de cuisson lui-même, tel que l’écrit le Jamaïcain Claude McKay dans son roman Banana Bottom : « Son mari… était le meilleur constructeur de barbecues de Banana Bottom. »