07.09.2017

Chaîne de blocs

Chaîne de blocs - EVS Translations
Chaîne de blocs – EVS Translations

Présent sur le marché depuis environ 8 ans, le bitcoin est accepté par plus de 100 000 prestataires et commerçants et compte au moins 3 millions d’utilisateurs individuels. La plupart d’entre nous ont déjà entendu parler de « cryptodevises » ou vu leur logo lors d’achats sur Internet et savent que le bitcoin n’est pas une monnaie au sens classique du terme, et qu’il n’est pas lié à un gouvernement central ; mais ce qui le démarque le plus des autres monnaies, c’est l’un de ses composants de base les moins bien compris : les blockchains (chaînes de blocs).

D’après les amateurs des bitcoins, la première mention de ce composant figure dans un Livre blanc publié en 2008 par un développeur japonais sous le pseudonyme de Satoshi Nakamoto, mais le concept en lui-même est bien plus ancien. Initialement désigné sous le terme anglais de « chain of blocks » par Stuart Haber et W. Scott Stornetta dans leur Journal de la Cryptologie, il s’est d’abord voulu un moyen efficace de recueillir et de déplacer de grandes quantités de données.

Pour schématiser, la chaîne de blocs est un registre de comptabilité/d’écritures comptables qui s’agrandit constamment et enregistre les saisies/les transactions au fil du temps ; elle ressemble un peu au célèbre jeu pour smartphone « Snake », mais avec une quantité toujours croissante de données.

Bien qu’elle puisse paraître simpliste, cette technologie (présente à la fois dans le secteur des cryptodevises et en dehors) a le potentiel de transformer notre approche des affaires.

Réduction des fraudes : dans le commerce en ligne, les transactions ne nécessitent généralement qu’une validation au point de vente (le client saisit un numéro de carte de crédit et la transaction est traitée par l’entreprise), ce qui peut faciliter les achats frauduleux, l’entreprise n’ayant pas la possibilité d’identifier avec exactitude la personne qui effectue l’achat. En utilisant un système de chaîne de blocs, qui nécessite une communication et une validation à l’échelle du système, les identités et les achats sont confirmés, supprimant ainsi l’anonymat et rendant la fraude plus difficile.

Augmentation du temps de disponibilité et de stabilité : quelle que soit la qualité d’un site internet, il arrive que les serveurs tombent en panne ou qu’un bug bloque la réalisation d’une vente. Cette situation n’est pas seulement frustrante, elle peut conduire à la perte de ventes. Si la chaîne de blocs ne peut pas empêcher de tels incidents, elle peut fonctionner dans ce contexte problématique jusqu’à ce que les points impactés soient restaurés, puis se mettre rapidement à jour pour traiter les transactions qui ont eu lieu pendant le problème, offrant ainsi au commerçant le Graal de la connectivité : une disponibilité à 100 %.

Intégrité des données : intentionnellement ou non, des erreurs peuvent être commises lors de la manipulation, de la saisie ou du traitement de données, et ces erreurs peuvent coûter cher. Les chaînes de blocs ne se contentent pas de conserver le détail des données saisies (qui, où, quand et pourquoi) : pour être traitées, ces données doivent être approuvées par la majorité des intéressés. De plus, une fois que les données ont été approuvées et intégrées à la chaîne, il est impossible de les supprimer ou de les modifier.

Sécurité des données : plus la quantité d’informations stockées en ligne est importante, plus la menace d’une faille de sécurité augmente. La sécurité des données exige des dépenses importantes pour les entreprises (intégration de passerelles de paiement sécurisées, etc.) et, pour le consommateur, la vérification régulière des rapports de solvabilité et la modification des mots de passe, et pourtant des atteintes à la protection des données se produisent encore. Les chaînes de blocs, à l’inverse, offriraient un cryptage de bout en bout et des clés publiques et privées, fournissant ainsi une meilleure protection de bout en bout et, à défaut d’éliminer toutes les violations de sécurité possibles, limiteraient les tentatives d’atteinte sur une clé déjà « infectée ».

La chaîne de blocs va sans doute représenter un grand pas en avant en termes d’évolution technologique, d’échanges commerciaux et de fonctionnement des institutions financières et bancaires, et selon certaines estimations, cette technologie pourrait réduire les frais liés aux échanges de titres, aux paiements transfrontaliers et à la conformité réglementaire de 15 à 20 milliards de dollars par an dès 2022.

Les chaînes de blocs devraient permettre d’optimiser les modèles opérationnels, d’atténuer les effets néfastes de la crise financière et d’apaiser les tensions liées au commerce mondial, mais, pour pouvoir en exploiter pleinement tout le potentiel, les institutions financières et réglementaires doivent collaborer et mettre en place une réglementation et des normes de secteur adéquates. Dans les années à venir, le débat sur la réglementation des chaînes de blocs et les défis juridiques posés par le passage à un système économique mondial décentralisé basé sur cette technologie seront sans doute plus que jamais d’actualité.