03.10.2017

Parachute doré

Parachute doré – Mot du jour - EVS Translations
Parachute doré – Mot du jour – EVS Translations

Un parachute doré est considéré par beaucoup comme une stratégie supplémentaire des entreprises pour éviter les O.P.A. hostiles, mais cette expression imagée recouvre bien plus.

En général, un parachute doré est un accord prévoyant de dédommager les cadres dirigeants en cas de changement de contrôle au sein de la société qui les emploie, que celui-ci soit le résultat d’une fusion-acquisition, d’une prise de contrôle ou d’un autre type de restructuration de l’entreprise.

Le parachute est généralement décidé par le conseil d’administration de l’entreprise (en fonction des lois en vigueur dans l’État où l’entreprise est domiciliée, l’accord des actionnaires peut également être nécessaire) afin d’accorder aux cadres une compensation substantielle (comprenant notamment des primes, des actions et des stock-options) en cas de licenciement ou de réduction de leur pouvoir ou de leur statut (poste subalterne) à la suite du changement de contrôle. Certains parachutes dorés sont même assortis d’une clause prévoyant leur « ouverture » en cas d’acquisition d’un pourcentage donné des actions de l’entreprise, ou simplement lors du départ du cadre.

La formule est probablement inspirée de l’expression plus ancienne de golden handshake apparue en Grande-Bretagne au milieu des années 60 et qui désignait l’indemnité de départ généreuse offerte aux responsables de haut niveau en cas de licenciement ou en échange d’une retraite anticipée, le « parachute » étant une métaphore évoquant l’atterrissage en douceur des salariés concernés.

On considère que le premier bénéficiaire d’un parachute doré a été l’ancien président et directeur général de Trans World Airlines, Charles Tillinghast Jr, dont le contrat signé en 1961 contenait une clause prévoyant un dédommagement financier en cas de perte de son emploi à la TWA.

Cette mesure incitative a pris de l’ampleur au début des années 1980, dans un contexte de multiplication des prises de contrôle et des fusions. Les motifs invoqués pour la justifier étaient la volonté de retenir les cadres talentueux et d’assurer leur protection financière, la nécessité de les inciter à rester objectifs et à travailler dans le meilleur intérêt des investisseurs tout au long du processus de reprise et, d’une manière générale, le souhait de décourager les O.P.A. hostiles en augmentant le prix à payer pour la reprise.

À ces arguments, les adversaires de la mesure opposent que les cadres dirigeants ne devraient pas avoir besoin d’une rétribution supplémentaire pour mettre toutes leurs capacités au service de leur entreprise, d’autant plus que ces rétributions peuvent en effet être très substantielles, comme en témoigne l’exemple de Steve Wynn, PDG de Wynn Resorts, que son parachute de 358 millions de dollars place au sommet de la liste.

Ceci dit, les PDG et les cadres dirigeants ne sont pas les seuls à être couverts par des accords de licenciement de ce type, puisqu’il existe des parachutes argentés et des parachutes de plomb, se présentant généralement sous la forme d’une clause figurant dans le contrat d’embauche et prévoyant une indemnité de départ, des stock-options et des primes pour un ensemble plus vaste de salariés en cas de perte de leur emploi à la suite d’une restructuration de l’entreprise.

Plus modestes que les parachutes dorées, les parachutes argentés et de plomb permettent cependant à un groupe de salariés plus large de bénéficier d’une prime de départ salutaire leur garantissant un atterrissage moins rude en cas de licenciement.