18.08.2015

Phobie – Mot du jour

La phobie est une forme de trouble anxieux. Il existe de nombreux types de phobies et beaucoup de personnes sont affectées par un ou plusieurs de ces troubles à un degré plus ou moins fort. En cas de besoin, elles peuvent être guéries en suivant des thérapies spécialisées comme, par exemple, une désensibilisation progressive (en cas d’ophiophobie par exemple, qui est la peur des serpents), une psychothérapie ou une thérapie comportementale cognitive si la phobie est plus complexe (comme l’anxiété sociale).

Le mot phobie vient du grec phobos, qui signifie « peur ». Phobos est passé dans le latin sous la forme du mot phobia. La première phobie reconnue a été l’hydrophobie. En 1547, le médecin et écrivain anglais Andrew Boorde écrivit son livre The breuiary of helthe (« Bréviaire de santé ») dans lequel il expliquait que « l’hydrophobie est une aversion pour l’eau… Ce malaise est causé par une humeur mélancolique ». Mais pourquoi une personne aurait-elle peur de l’eau ? Parce qu’elle est atteinte de la rage. Une entrée de la Penny Cyclopaedia (1838) propose une description plus détaillée de ce trouble : « l’hydrophobie est une maladie causée par l’inoculation de la salive d’un animal enragé. Son nom vient des spasmes violents et suffocants de la gorge qui se produisent lorsque le patient essaye de boire » (Xii. 399/2). Dans ce cas, la peur était réelle puisque l’eau, et tous les autres liquides, représentaient un danger légitime pour la victime. Cependant, depuis, le sens du mot phobie a légèrement changé et réfère essentiellement à une peur irrationnelle. En 1786, un écrivain du Columbian Magazine, un des premiers magazines américains à succès, a décrit le phénomène général des phobies comme : « la peur d’un mal imaginaire ou la peur excessive d’un mal réel » (Nov. 1101). C’est d’ailleurs la première fois que le mot phobie apparaissait par écrit, sans qu’il y ait de référence à l’hydrophobie.

Sur le modèle de l’hydrophobie, d’autres éléments grecs et latins ont été ajoutés au mot phobie pour constituer le vaste éventail de phobies que nous connaissons aujourd’hui et qui va de la claustrophobie à l’étrange ombilicophobie (la peur des nombrils). L’agoraphobie (la peur des espaces libres ou de la foule) est apparue en anglais en 1871 et l’arachnophobie en 1925 dans le journal écossais Blackwood’s Magazine. Une nouvelle forme de phobie est en train d’apparaître : l’hypnophobie, ou peur de dormir (du grec « hypno » signifiant « sommeil »). Tandis que la plupart d’entre nous se réjouit à la perspective d’une bonne nuit de sommeil, il semblerait que, pour certaines personnes, cette activité soit une cause d’anxiété pour différentes raisons : la peur de faire des cauchemars, de ne jamais se réveiller, de faire du somnambulisme ou encore une aversion générale pour la perte de contrôle.

Pour certaines personnes, la phobie est débilitante et les gêne dans leur vie de tous les jours, mais la plupart d’entre nous s’en accommode et n’est confrontée à sa phobie qu’une fois de temps en temps: quand ce moment de panique survient, notre rythme cardiaque s’accélère et notre peau devient froide et moite, mais cela passe et nous retournons à nos occupations.