23.03.2012

Mes « pourquoi dit-on ? »

 

 

Avez-vous déjà remarqué combien la langue française est truffée d’expressions idiomatiques dans lesquelles la nourriture tient une place prépondérante ? Des expressions savoureuses, dont nous ne connaissons souvent pas les origines.

En voici quelques-unes, à savourer :

 

 

 

En faire tout un fromage

Grossir à l’extrême une difficulté, s’agiter et s’irriter pour des choses de petite importance.

Expression datant du XXe siècle. En partant de quelque chose de simple (le lait), il est possible de fabriquer quelque chose de très élaboré (un fromage) nécessitant un savoir-faire certain.

Avoir du pain sur la planche

Avoir beaucoup de travail à accomplir.

Avant le début du XXe siècle, cette expression signifiait « avoir des ressources pour l’avenir, être assuré de ne manquer de rien ». L’origine en est peu claire et les explications multiples.

Certains l’expliquent par le fait que le pain pouvait, à l’époque, être conservé longtemps et qu’il était donc possible d’avoir plusieurs miches de pain en réserve. Avec la fin du pain de longue durée, l’image qui soutient cette expression aurait été remplacée par celle des pains en attente de cuisson chez le boulanger. Au début du travail de cuisson, les pains crus posés sur une planche sont nombreux et le boulanger a encore beaucoup de travail devant lui.

C’est la fin des haricots

C’est la fin de tout, tout va mal.

Expression récente datant du début du XXe siècle dont l’origine est incertaine. Elle pourrait venir du fait qu’au siècle dernier, les haricots (terme générique pour signifier des fèves), nourriture considérée comme bas de gamme, étaient servis aux élèves dans les internats quand les moyens financiers ne permettaient pas l’achat d’aliments de meilleure qualité. Lorsqu’il n’y avait même plus de haricots à manger, c’était la fin de tout. D’où l’expression « c’est la fin des haricots » pour qualifier une situation qui semble désespérée.

Cette expression étant néanmoins plutôt utilisée de façon ironique, voire en boutade, la seconde explication n’en paraît pas moins probable. Elle trouverait alors sa source dans les jeux de société en famille pour lesquels les mises étaient des haricots secs. Ces derniers étaient répartis à égalité entre les joueurs en début de partie ; quand un joueur avait perdu la totalité de ses haricots, cela signifiait qu’il ne pouvait plus continuer à jouer.

Il est bien dommage que ces expressions, qui donnent une saveur toute particulière au français, n’aient que rarement leur équivalent littéral dans une autre langue et soient de ce fait intraduisibles. Seules une maîtrise parfaite du français et une connaissance approfondie de sa langue maternelle permettent à un traducteur de transposer ces idées dans un un texte en langue étrangère, tout en sortant des sentiers battus de la traduction.

 

Pour de plus amples informations sur notre société, consultez notre site internet.