29.08.2017

Production en série

Production en série – Mot du jour - EVS Translations
Production en série – Mot du jour – EVS Translations

Aujourd’hui, la production en série est plutôt synonyme de mauvaise qualité. Une chaîne de production automatisée alliée à une main d’œuvre non qualifiée pour fabriquer des composants standardisés et des biens universels en vrac afin de répondre aux besoins des masses de consommateurs.  Une approche largement dominante, qui va souvent de pair avec beaucoup de pollution et de déchets industriels et sans véritable adaptation au client final. Bien évidemment, cela n’est pas en adéquation avec les besoins des consommateurs des générations Y et Z qui préfèrent l’artisanal, le personnalisé, le revalorisé, le durable et le non standardisé.

La production en série est fondée sur les principes de la spécialisation et de la division du travail longuement décrites pour la première fois en 1776 par Adam Smith dans La richesse des nations. Et tandis que vers la fin des années 1790, certaines usines américaines ont appliqué ces principes à leur production, c’est la révolution industrielle qui leur a donné un véritable élan. Cependant, la voie à suivre pour capitaliser sur l’efficacité était perfectible, comme l’a annoncé The Economic journal en 1893, première source britannique à en rapporter l’utilisation : « Pour l’individu, anticiper la production en série…entraîne une plus forte dépense. »

La chaîne d’assemblage représente la véritable avancée. Elle a été mise en œuvre pour la première fois par Ransom Eli Olds qui l’a utilisée afin de construire à partir de 1901 la première automobile produite en série, la Oldsmobile Curved Dash. Il a été suivi par Henry Ford qui a créé la chaîne d’assemblage à tapis roulant afin de sortir dès 1908 sa Ford T.

La chaîne d’assemblage de Ford livrait des pièces transportées par crochets, chaînes aériennes ou plateformes roulantes aux travailleurs dans l’ordre précis requis pour la production. Et au bout de plusieurs années de modernisation, une Ford T sortait des chaînes d’assemblage toutes les 10 secondes par jour de travail. Fin 1913, la moitié des voitures fabriquées aux États-Unis étaient produites par Ford.

Le terme de production en série a été véritablement popularisé en  1926 via la publication dans l’Encyclopædia Britannica d’un article basé sur une correspondance avec la Ford Motor Company. Le New York Times a écrit dans son numéro du 19 septembre : « HENRY FORD EXPOSE LA  PRODUCTION EN SÉRIE ; D’après lui, c’est la concentration des principes de pouvoir, d’économie, de continuité et de rapidité — Il explique pourquoi des machines précises produisent la meilleure qualité. »

Suite au succès de Ford, la production en série est rapidement devenue la forme dominante de fabrication à travers le monde, entraînant alors l’apparition des premières critiques, notamment de la part du sociologue américain Lewis Mumford, Architectural record,1930: « On pourrait appeler cela le dilemme de la Ford T. La production en série..souffre..de rigidité. »

La production en série moderne commence à faire preuve de souplesse et d’adaptation. Elle prend va dans le sens d’une adaptation économiquement viable, en utilisant les technologies numériques (notamment les imprimantes 3D) et des personnes compétentes à la fois sur la chaîne de production et dans le processus de conception et d’ingénierie, le tout afin de créer l’usine du futur où les produits sortiront dans des quantités garantissant haute qualité et personnalisation.