04.07.2017

Urbain

Urbain – Le mot du jour - EVS Translations
Urbain – Le mot du jour – EVS Translations

Nous sommes actuellement confrontés à la plus grande vague de croissance urbaine de l’histoire mondiale.
Selon le Fonds des Nations unies pour la population, plus de la moitié de la population mondiale vit aujourd’hui dans des villes et, d’ici à 2030, ce nombre atteindra près de 5 milliards d’habitants. Le Fonds note également qu’une grande partie de l’urbanisation future aura lieu en Afrique et en Asie, ce qui engendrera des mutations sociales, économiques et environnementales de grande ampleur.

C’est un fait avéré : la concentration de la vie dans les zones urbaines remonte à la plus haute antiquité. Ce phénomène a démarré dans l’ancienne Mésopotamie aux alentours de 4 000 à 3 000 ans avant J.-C. avant de s’étendre ensuite à l’Egypte et à la Grèce anciennes. Pourtant, bien que les villes aient été les lieux de la prospérité, du divertissement et du confort, presque toutes les sociétés urbaines anciennes ont, tôt ou tard, payé le prix de l’urbanisation, en assistant finalement à la destruction des ressources qui avaient donné naissance à ces zones pour, finalement, faire l’expérience concrète de ce en quoi consiste véritablement la vie des zones urbaines : un cycle où tout essor est suivi d’une chute.

Si la ville la plus ancienne du monde est bien Damas, l’actuelle capitale de la Syrie, où les premiers témoignages d’habitation remontent à 9 000 ans avant J.-C., l’étymologie de notre terme urbain nous vient cependant du latin.

En latin classique, la signification générale de l’adjectif urbānus (dérivé du nom urbs, qui signifiait ’ville’) résidait dans le ’fait d’appartenir ou d’être associé à la ville’, et plus particulièrement au style de vie de la Rome antique, celui de La citta eterna – la ville éternelle -, considérée comme l’un des lieux de naissance de la civilisation occidentale.

La première occurrence de cet adjectif en français est enregistrée aux environs de 1355, dans une traduction de l’Histoire de Rome (Ab Urbe Condita), histoire monumentale de Rome et des Romains rédigée en latin entre 27 et 9 avant J.-C. par l’historien romain Tite-Live.

Et lorsqu’en 1533 l’écrivain écossais John Bellenden traduisit les 5 premiers livres de l’Histoire de Tite-Live, il fit entrer l’adjectif urbane dans le vocabulaire anglais.

 En anglais, l’orthographe commune du mot urban, de même que sa signification établissant une distinction entre les caractéristiques d’une ville ou d’une cité en tant qu’opposées à celles du monde rural, apparaît pour la toute première fois dans l’œuvre A Theatre of Scottish Worthies, receuil de courts poèmes relatifs aux rois écossais et rédigés par Alexander Gardyne vers 1620 : « Urban and tunishe turns, Or for the land’s affairs,..his with Him fit for all declares ».

L’acception marquant l’établissement d’une autorité ou d’une juridiction sur une ville ou une cité est observée pour la toute première fois en 1651, dans l’ouvrage de James Howell S.P.Q.V.: A survey of the signorie of Venice : « All Magistrates are either Urban or Forren, viz. Of Town or Country ».

De nos jours, l’adjectif anglais urban est le plus souvent appliqué à la population urbaine et à son style de vie, mais le terme est également employé pour d’autres usages spéciaux, dont l’un des plus intéressants est celui qui se réfère à la jeunesse afro-américaine en termes de style et de caractéristiques, et plus particulièrement à toute la variété des genres de musiques de danse populaires, notamment celles qui sont associées aux artistes noirs dans lesquelles se reflètent fréquemment certaines thématiques sociales propres aux villes. Le terme urban contemporary (que le secteur musical francophone « traduit » par « urban »;-) a été employé pour la première fois en 1980 par le magazine hebdomadaire américain The Billboard : « Urban contemporary comes from inner city listeners… »

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